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Initiation au développement durable

Le développement durable se fonde sur un postulat simple : “répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.” Cependant, cette conception est extrêmement large, elle touche quasiment toutes les activités humaines, et en remet certaines en question. Elle est complexe. J’ai engagé très tôt mes activités professionnelles sur la voie du développement durable. J’ai eu la chance de rencontrer et d’avoir eu accès au travail de certains scientifiques.

Les trois piliers : économique, environnemental, social.

Le développement durable est présenté avec trois piliers. Pour que l’équilibre tienne, aucun des trois ne peut être ignoré. Ils sont mêmes complètement interdépendants.

Aujourd’hui, 93% des énergies que nous utilisons pour nous déplacer, nous chauffer, nous habiller, produire, nous divertir… sont non renouvelables : pétrole, gaz, charbon et uranium. Lorsque nous n’en trouverons plus, le monde que nous connaissons aujourd’hui s’arrêtera. Je ne sais pas si cela aura pour conséquence un monde à la Mad Max. En tout cas, il serait dommage que nous ne transmettions pas notre confort de vie à nos descendants.

Le développement durable, c’est aussi un regard porté sur notre environnement. Nous vivons dans un espace clos, sur Terre, dans la biosphère. Notre vie est complètement dépendante des autres organismes vivants pour créer de l’oxygène, dépolluer, recycler, décomposer, nous nourrir, nous soigner, nous vêtir… Ces organismes vivants sont organisés en maillons. Si nous cassons un maillon, même s’il nous paraît inutile, cela peut avoir un impact sur un maillon qui nous est vital.

C’est tout le problème de notre approche de la Nature aujourd’hui : elle est extrêmement parcellaire. Depuis des dizaines d’années, nos actions se décident comme si nous la connaissions parfaitement, et que nous étions parfaitement conscients des conséquences de nos pratiques. Encore aujourd’hui, il existe trois grands milieux dont nous connaissons à peine quelques pourcents de leur peuplement et de leur organisation : les grands fonds marins, les forêts tropicales (qui sont défrichées pour des cultures de soja et d’huile de palme), et enfin le sol (support de notre alimentation, lorsqu’elle n’est pas issue de l’hydroponie*).

Le développement durable, c’est enfin un regard sur l’autre. Il remet au goût du jour l’attention, le respect, l’échange, les relations entre communautés, la politique… L’évolution exponentielle des moyens de communication depuis 60 ans est à double-tranchant (avion, voiture, internet, téléphone…). Ils permettent de nous rapprocher de ce qui est très éloigné (ce qui est positif), mais dans le même temps, nous éloigne de ce qui nous est proche (les voisins, les communautés locales). Le proche devient parfois plus étranger que le lointain.

Le développement durable, un avenir encore inconnu :

Pour de nombreuses personnes, le développement durable est un concept nouveau, mystérieux. La voie est loin d’être tracée. Nous ne savons pas ce que cela donnera.

Dans de nombreuses entreprises, le discours est aujourd’hui adapté pour légitimer les actions et le positionnement. Pour certains, il s’agit de continuer l’activité en feignant d’ignorer les problèmes, et en se donnant bonne conscience. Pour beaucoup, il y a de la sincérité, mais pas encore de questionnement profond sur leurs pratiques.

Lorsque j’ai commencé à étudier le développement durable, il y a bientôt quinze ans, je croyais que mes activités évolueraient de manière très limitées. Avec quelques années de recul, je m’aperçois qu’il s’impose à nous de plusieurs manières. Via les nouvelles contraintes et législations d’une part. Mais surtout, il prend forme dans les différentes crises que nous traversons (alimentaires, financières, commerciales, religieuses, sociales, environnementales, etc). Ces crises marquent à la fois l’emballement du modèle conventionnel, qui rythme notre vie depuis plusieurs générations, et le ras-le-bol vis-à-vis de ses excès.

Le développement durable influencera notre vie bien au-delà de notre activité professionnelle. Pour assurer un avenir prospère à nos descendants, il va de soi que nous devrons révolutionner notre manière de consommer, notre relation à l’autre et notre vision du monde.

*hydroponie : méthode industrielle de maraîchage. Les racines des végétaux ne se développent pas dans la terre, mais dans des gouttières d’eau additionnée des compléments nécessaires à leur croissance.

François-Xavier a réalisé son projet : créer son vignoble et la Maison de Champagne Hippolyte Leroux. Lorsqu’il ne déguste pas de vins, vous le trouverez à développer son expertise sur les grands enjeux de notre monde : notre rapport aux autres, les technologies nouvelles, la préservation de notre planète….