Alors que l’on se désespère de voir qu’en France, il faut légiférer pour faire monter les femmes à des postes de direction et que, plus encore, cela ne suffit pas (seulement 14% de femmes font partie du Top Management )… une étude, réalisée cet été par la Buffalo’s School of Management, vient nous remonter un peu le moral !
L’expérience s’est articulée autour de 1000 participants, divisés en petits groupe de travail (étudiants et jeunes actifs). À la fin de l’expérience, chaque membre devait désigner un leader naturel. Les résultats de cette expérience dévoilent que les environnements de travail collaboratifs et à dominance masculine sont plus susceptibles de faire émerger des leaders féminins. Selon Jim Lemoine, auteur de l’étude, deux raisons principales expliquent ces résultats :
Communiquer pour dépasser les stéréotypes
When we first meet people, we tend to categorize them subconsciously based on snap judgments and observations, but the more we get to know people, the less those preconceived ideas matter.
Les méthodes de travail collaboratives s’appuient sur la communication et encouragent les interactions permettant de mieux connaître les membres de son équipe (personnalités, forces et faiblesses, etc.). Ainsi, on ne jugerait plus une personne sous le spectre de son genre et des stéréotypes qui y sont associés (ils sont nombreux au travail…) mais de sa personnalité et de ses compétences. En gros, en échangeant avec les membres de mon groupe de travail, je vais progressivement m’éloigner de la vision stéréotypée du leader masculin.
De nouvelles valeurs portées par de nouvelles formes de management
Groups choose a leader based on who best exemplifies their shared values. For example, in sports, the team captain is often the best athlete. Our results indicate that when work teams value communication and increase their interactions with one another, women may have a leadership advantage.
Les équipes collaboratives portent en elles des valeurs originales et contre-intuitives dans l’environnement de travail traditionnel : communication, partage, écoute, entraide… Les membres de l’équipe vont avoir tendance à choisir un leader qui incarne ces valeurs, majoritairement –de manière stéréotypée ou non- les femmes.
Cette étude montre à quel point la culture d’entreprise joue un rôle clef dans la valorisation des profils féminin et l’importance de communiquer pour déconstruire les poncifs qui nous nuisent (aussi bien aux hommes qu’aux femmes). Les nouvelles méthodes de management, qui correspondent davantage aux besoins de la jeune génération, font évoluer notre vision du leader et semblent amener avec elles plus d’égalité entre les hommes et les femmes.
Pour regarder l’interview de Jim Lemoine :