La Génération Y symptôme d’une jeunesse qui ne s’engage en rien et qui se désengage de tout par lâcheté ou parce qu’elle est trop gâtée?
Toi X qui lit ces deux premières lignes, ton égo et tes yeux doivent briller devant ce début de texte alléchant où tu te dis que tu vas pouvoir cracher encore sur cette jeunesse qui veut tout changer et qui ne veut rien comprendre à ce monde. Mais, je vais ainsi te prouver tout le contraire de ce que tu crois détenir en terme de vérité dû à ta sagesse de l’âme.
Chères et chers X, notre génération Y est bien plus engagée que tu ne le crois et notre population est bien plus qu’une poignée de pourris gâtés chouchoutés par notre société consumériste. Et oui, consommation : tu consommes en toute impunité d’individualisme car tu as envie ou besoin de te satisfaire. Voilà la société dans laquelle nous évoluons de nos jours. Aujourd’hui, nous jeunes Y sommes au-delà de tout ça et nous ne souhaitons absolument pas suivre cet élan d’un capitaliste simpliste que la génération précédente a laissé s’installer pour en devenir la référence absolue.
Cette référence aujourd’hui, Pierre et tout ses semblables Y n’en veulent plus.
Oui, cette société centralisée sur l’argent et dominée par cette unique religion, Pierre ne la supporte plus. Pourtant ce jeune Y a des valeurs profondément humaines et s’engage sans mesures dans ce qu’il croit : le collaboratif, l’altruisme.
Toi X, tu vas me dire : « encore un bobo qui se la joue révolutionnaire ? » Encore une fois, tu te trompes. Le constat de notre génération, celui de Pierre notamment qui vomit ce fonctionnement capitaliste et nous raconte son expérience. L’obsolescence programmée, les médias ne fonctionnant que sur les bad news qui font loi à la télévision, la politique de gauche et de droite qui court à la dérive… Bref, le constat est lourd et cela l’étouffe.
Après un parcours brillant : diplôme de journalisme et deux ans de master d’histoire obtenu haut la main, Pierre a décidé de quitter la France.
Et ouais, à la fin de ses études, une superbe opportunité lui était proposée par Le Figaro mais il refuse et fuit l’hexagone. Il a toujours financé lui-même ses projets de voyage et s’engage alors dans le collaboratif créatif dans lequel il se retrouve.
Alors voilà, j’ai décidé de l’interviewer pour savoir les tenants et les aboutissants de ses expériences à l’étranger. Pierre au départ se dit partir pour quelques mois au Liban et finalement y reste 2 ans et demi. Pourquoi le Liban ? Car il se retrouve tout à fait dans cette terre qui a besoin d’aide, souffre et qui s’avère 100% collaborative.
Durant ces deux ans, Pierre a pu s’engager notamment dans un premier temps pour montrer autre chose que l’image véhiculée par les médias français. Le Liban est un superbe pays où leurs habitants ont besoin d’aide et voient la France comme un eldorado. Il a ainsi commencé par écrire en tant que journaliste sur les bons côtés et les initiatives positives de ce pays même si cela se vent très mal et n’intéresse pas les médias du reste du monde focalisés sur les attaques, la guerre, la peur.
Au fur et à mesure de ses aventures, Pierre relève les défis les uns après les autres. Malgré le fait que ses paies arrivaient grave à la bourre, il trouve une manière absolument naturelle et collaborative de vivre : le troc. Dans ce fonctionnement du je te donne quelque chose contre une autre ou un service, il a ainsi pu se retrouver dans ses valeurs et retrouver du sens dans l’humain.
Au delà du troc, il a su s’engager dans le graph et la culture Hip Hop qui est vu encore dans sa majorité en France comme : le lascars de la cité qui ne sait pas quoi faire de sa vie et de ses journées et qui dégrade l’espace public. Là c’est tout autre chose.
Le Liban étant une zone marquée par les bombardements et où l’architecture est neutre et parfois sans âme, l’engagement de Pierre est alors de mettre à profit sa passion pour le graph pour recouvrir ces murs témoignant d’une réalité sanglante par des fresques créatives et colorées. Son plaisir a été encore plus grand quand, dans la rue les personnes s’arrêtaient pour le féliciter de ses créas et l’encourager à continuer car ce qu’il faisait procurait du bien à ces passants rythmés par les bombardements.
Alors le X, toujours convaincu que notre génération ne sait pas s’engager ?
Aujourd’hui des jeunes Y hommes ou femmes sont en plein engagement au contraire de ce que les anciennes générations peuvent bien penser et sont prêts à changer le monde que ce soit en France ou ailleurs.
Je vous laisse également découvrir une vidéo qui résonne sur ce constat mondial du consumérisme que Allen Stone nous livre dans “Unware”.
Remerciements à Pierre et à son intégrité dans ses propos lors de notre interview!