Dans son livre « Nous sommes tous des féministes », Chimamanda Ngozi Adichie interroge la notion complexe qu’est le féminisme. Ce livre tiré d’un discours prononcé à Londres lors d’une conférence TED en 2012 nous amène à rêver d’un monde différent, plus équitable et à nous questionner sur l’éducation que nous transmettons aux enfants.
Etre féministe : cela n’est pas que de la théorie, c’est une façon de vivre
Quand on utilise le mot féminisme, on évoque un sujet bien souvent trop connoté. Connoté par notre avis personnel, par celui de notre famille, celui de nos différents groupes d’appartenances, mais aussi par l’image véhiculée par la société de LA féministe. Eh bien oui, spontanément dans l’imaginaire collectif quelqu’un de féministe ne peut être qu’une femme.
Chimamanda Ngozi Adichie nous amène à repenser nos représentations et surtout nos actions quotidiennes, nos comportements et notre langage, si souvent porteurs de différences genrées. Par exemple, ne dit-on pas en français Droit de l’Homme pour transcrire Human rights. Pourquoi n’avons nous tout simplement pas traduit ce terme par Droit humain, plus neutre ?
Bien évidemment, les hommes et les femmes sont différents d’un point de vue physique et hormonal. Or, ces caractéristiques ne jouent aucun rôle dans les compétences que nous pouvons développer les uns et les autres. En tant que femme, en tant qu’homme, nous pouvons tous être féministes, et nous pouvons surtout agir dans notre vie au quotidien pour créer un monde plus juste et plus équitable.
Elevons nos filles et nos fils autrement
Comme le dit Chimamanda Ngozi Adichie dans son livre [1]:
« Notre façon d’éduquer les garçons les dessert énormément. Nous réprimons leur humanité. Notre définition de la virilité est très restreinte. La virilité est une cage exiguë, rigide, et nous y enfermons les garçons. Nous apprenons aux garçons à redouter la peur, la faiblesse, la vulnérabilité. Nous leur apprenons à dissimuler leur vrai moi. (…) Nous apprenons aux filles à se diminuer, à se sous-estimer. Nous leur disons : tu peux être ambitieuse mais pas trop. Tu dois viser la réussite sans qu’elle soit trop spectaculaire. »
Comme l’auteur le suggère, et si nous remettions ces principes en question ? Et si au delà des gouvernements qui peuvent agir sur des politiques publiques, nous agissions sur des choses plus subtiles et plus difficiles à mesurer comme l’éducation des filles et des garçons ? Et si, nous éduquions nos enfants à apprécier leur complémentarité et à s’entraider ? Et si nous faisions du genre, un sujet autant masculin que féminin ?
Nous pouvons tous changer l’éducation donnée aux enfants
Pour Ron Alston, il est important de donner de l’estime de soi aux enfants et principalement aux jeunes filles. Ce père fait répéter tous les matins un mantra à sa fille, évoluant avec son âge. Son inspirante vidéo dans laquelle sa fille entonne : « Je suis forte. Je suis intelligente. Je travaille dur » a été vue 12 millions de fois et partagée 330 00 fois. Ce père n’est-il pas féministe ? En tous les cas, cet homme participe au changement en éduquant sa fille à être ce qu’elle doit être.
[1] Extrait du livre « Nous sommes tous des féministes » aux éditions Gallimard, page 32 – 33.