Le numérique est notre avenir. Nous allons vivre dans un monde de plus en plus connecté. Si nous voulons que la France se positionne comme leader sur ce secteur, alors la mixité sera une des clés pour réussir.
Constat actuel
Aujourd’hui nous comptons seulement 30% de filles dans l’ensemble des écoles d’ingénieurs françaises. Si nous regardons plus précisément par spécialités les filles se trouvent principalement dans les écoles avec des filières agroalimentaires et chimiques et désertent les filières de la technologie de l’information et de la mécanique. Nous comptons 64% de filles chez AgroParis Tech en 2014-2015 contre seulement 20% à Centrale.
Les filles représentent 45% des élèves en terminal S et elles sont celles qui ont les meilleurs résultats au bac. Alors que se passe-t-il entre la terminale et la décision de suivre des études d’ingénieurs ? Une des premières explications, qu’il faut absolument combattre, est l’imaginaire collectif, qui encourage l’idée que les filles ne sont pas faites pour des métiers techniques. Beaucoup d’entre elles s’orientent donc vers des études de médecine et pharmacie car celles-ci sont pour elles plus « naturelles ». Cette idée fausse est ancrée dans notre société depuis des années et continue à traverser les générations. Une autre raison du manque de filles dans les études d’ingénieurs est qu’elles sont trop exigeantes envers elle-même et manquent de confiance en elles. Par exemple, quand des élèves se jugent très bons en mathématique seulement 6 filles sur 10 choisissent la filière scientifique contre 8 garçons sur 10. Enfin, un autre facteur est le manque de modèle accessible pour des jeunes filles qui ont entre 16 et 18 ans. Certaines femmes ingénieurs déjà dans le monde professionnel, partagent leur expérience afin de motiver les bachelières à rejoindre la voie des écoles d’ingénieurs, mais ce genre de modèle peut paraître éloigné de la réalité concrète à laquelle les lycéennes sont confrontées.
Quelles solutions pour l’avenir ?
Les associations et les écoles d’ingénieurs doivent promouvoir des modèles accessibles, afin d’aider les plus jeunes à se projeter dans des études d’ingénieur. Par exemple, mettre en place des systèmes de marrainage entre étudiantes d’école d’ingénieurs ou en classes préparatoires, avec des lycéennes afin qu’elles puissent échanger sur leur première expérience en tant qu’étudiante. Ceci existe déjà mais n’est pas assez mis en avant, on en entend pas assez parler. Ces actions à petites échelles sont primordiales car elles donneront envie aux lycéennes et étudiantes de s’orienter vers des études d’ingénieurs. Il est également important que les actions de communication soient mutualisées. Les écoles d’ingénieurs ne peuvent pas se permettre de communiquer uniquement sur leur propre école mais doivent promouvoir l’ensemble de la filière. Le nombre fait la force. Un message aura plus d’impact s’il est porté par plusieurs acteurs via des canaux différents.
Enfin, nous voyons peu d’écoles d’ingénieurs qui alloue une partie de leur budget pour promouvoir la mixité dans leur rang… Or, promouvoir la mixité dans son école et de manière générale dans le secteur scientifique c’est en assurer sa pérennité et sa performance. L’ensemble de ces actions nous permettra de positionner la France comme leader dans le secteur du numérique.