Jeudi 17 avril, Capgemini, en partenariat avec WoMen’Up et La Tribune, a organisé son premier gros événement de l’année sur la mixité dans le cadre de son programme Women@Capgemini. Le but de cette conférence : mettre en avant le point de vue des clients vis-à-vis des politiques de mixité et s’intéresser tout particulièrement à ce que les hommes en pensent.
En préambule, et pour donner le ton à la soirée, Isabelle Roux-Chenu (Directrice Juridique du Groupe Capgemini, en charge des politiques d’égalité hommes/femmes) et Emmanuelle Duez (co-fondatrice de WoMen’Up et co-fondatrice de The Boson Project) sont revenues respectivement sur l’importance de la mixité pour les clients et pour les hommes.
En première partie, quatorze partenaires et clients grands comptes de Capgemini ont fait part de leur ressenti sur l’importance de la mixité professionnelle dans un film tourné aux quatre coins de la planète. Tous s’accordent à dire qu’aujourd’hui cela pèse réellement dans la balance pour le choix des entreprises partenaires et des prestataires de service. Il y a derrière bien sûr une question de valeurs et d’éthique mais pas seulement, car c’est aussi et surtout une question de performance. La mixité apparaît véritablement comme source de profit. Les clients sont devenus sensibles à ces questions sociétales, qui ne doivent pas seulement faire l’objet de marketing éthico/théorique mais aussi se solder par des actions concrètes et mesurables.
La parole a ensuite été donnée à trois hommes d’exception, de générations et visions différentes :
Gérald Karsenti (PDG de HP France et intervenant à HEC), Boris Saragaglia (créateur de spartoo.com) et Paul Morlet (fondateur de Lulu Frenchie, que nous avions d’ailleurs eu la chance de rencontrer lors d’un afterwork). En préambule au débat, Boris Saragaglia et Paul Morlet, tous deux issus de la Génération Y, ont d’ailleurs illustré à merveille les résultats de l’enquête Qu’en pensent les hommes, co-réalisée par Mazars et WoMen’Up. Pour eux, il n’est plus question de s’attacher au sexe des candidats, seul un critère compte : le talent.
La table ronde s’est déroulée dans une ambiance moins formelle, durant laquelle nos trois invités ont livré un regard sincère sur la question. Gérald Karsenti ouvre le débat en abordant la question des quotas hommes/femmes à des postes de hautes responsabilités. Effectivement, si on souhaite obtenir un équilibre, il faudra bien que les femmes prennent la place des hommes ! Ce dernier rappelle néanmoins qu’imposer des quotas n’est peut-être pas la bonne solution. En outre, Martin Luther King ne parlait pas de quotas dans sa bataille pour la représentation des Afro-Américains, mais plutôt d’un potentiel de capital humain gâché car non utilisé. On en revient là encore à la notion de business case prônée par WoMen’Up pour inculquer aux entreprises la nécessité de développer la mixité, véritable levier de performance pour l’entreprise.
Le temps d’un instant, Paul Morlet a dû s’imaginer père dans quelques années pour voir sa conception de la répartition vie pro/vie perso. Un exercice difficile pour un jeune homme de tout juste 24 ans qui est pris dans ce qu’il appelle « la fièvre de l’entrepreneuriat » ! Boris Saragaglia a, quant à lui, insisté sur l’influence de la vie personnelle sur la carrière professionnelle. Selon lui, les femmes ont été un élément déterminant du succès de leur mari ; ce dernier nous a d’ailleurs fait part de sa théorie des femmes en « S », pour Soutien, et des femmes en « P », pour Problèmes : à vous d’en tirer les conclusions que vous souhaitez ! Ce qui est sûr, aujourd’hui les femmes, ne doivent plus être de simples soutiens, mais des actrices à part entière…
En somme, une conférence composée d’un public dynamique, d’intervenants de haut vol, et d’un discours sans langue de bois !