The EntreprenHer Tour : l’entrepreneuriat féminin autour du monde !

The EntreprenHer Tour est une association de sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin à destination des étudiant.e.s. Elle s’inscrit dans une prise de conscience mondiale sur la place des femmes dans le monde économique.  

Cette semaine, nous vous amenons à la rencontre des fondatrices de The EntreprenHer Tour : Victoria Fontaine et Sonia Aoula !

entreprenher-tour-women-up-portraitWMup : Bonjour, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

ET : The EntreprenHer Tour est une association visant à promouvoir et sensibiliser à l’entrepreneuriat féminin dans le milieu éducatif. Comment ? En partant à la rencontre de femmes entrepreneures afin de mener des interviews vidéos relatant leur histoire de vie et les présenter en tant que role models féminins. Nous avons ensuite organisé des ateliers de sensibilisation et de brainstorming dans le milieu éducatif et au sein d’incubateurs. Nous avons effectué ce travail en France, Iran, Inde, Birmanie, Mexique et Cuba. Le but final est la réalisation d’un documentaire destiné à être un support pour l’organisation de débats ou interventions dans des écoles. Certaines de ces interventions ont déjà eu lieu localement et nous prévoyons de développer cela en France. Ce projet a été co-fondé par Victoria Fontaine et Sonia Aoula (qui sont parties en tour). Marie-Caroline, qui les a rapidement rejoint, gère la communication sur les réseaux sociaux.

WMup : Comment est né votre projet Entrepren’Her Tour ?

ET : Nous étions en dernière année d’école de commerce lorsque nous avons crée ce projet. Nous voulions nous engager et avons réfléchi à une problématique qui nous tenait à coeur. Nous avons décidé de nous lancer sur l’entrepreneuriat féminin. Le socle du projet est donc: entrepreneuriat et égalité hommes/femmes.

L’entrepreneuriat car nos connaissances sur le sujet étaient très limitées alors que nous étions en sortie d’école de commerce, les étudiants ne sont pas sensibilisés à l’entrepreneuriat du tout durant leur cycle scolaire. Le message n’étant pas “tout le monde doit devenir entrepreneur(e)” mais plutôt montrer un état d’esprit et différents parcours.

L’égalité hommes/femmes car nous nous sentons impliquées en tant que femmes et désirons donner confiance aux jeunes filles en montrant des modèles de femmes inspirantes dans le milieu éducatif.

L’entrepreneuriat est un moyen d’autonomisation des femmes et la proportion de femmes entrepreneurs reste encore largement inférieure à celle des hommes (30% de femmes entrepreneurs en France par exemple). Nous croyons vraiment au pouvoir de l’éducation pour introduire l’entrepreneuriat et déconstruire les stéréotypes, faire passer le message aux jeunes filles qu’il ne faut pas restreindre leurs ambitions professionnelles.

Nous souhaitions également apporter un autre regard que celui véhiculé par les médias, souvent trop négatif, sur les pays dans lesquels nous avons voyagé.

WMup : De plus en plus de start-up, de communautés se créent autour de l’entrepreneuriat social depuis ces dernières années. Pourquoi est-ce que vous avez choisi de vous lancer là-dedans, qu’est-ce que ça symbolise ?

ET : Nous ne sommes pas à proprement parlé une startup mais une association avec un engagement féministe et à vocation de promouvoir l’entrepreneuriat dont l’entrepreneuriat social. Nous nous focalisons donc pas spécifiquement sur le social. Nous avons cependant effectué de nombreuses interviews de projets à impact car l’aspect humain qui en ressort est toujours passionnant. De plus, cela nous a permis d’en apprendre plus sur certaines facettes des pays visités. Les innovations à impact donnaient un autre sens à nos contenus.

WMup : Votre projet est définitivement tourné vers les femmes. Pourquoi décider de faire ce reportage ? Comment l’avez-vous financé ? Qu’est-ce que vous avez découvert ?

ET : Nous nous sentons concernées en tant que femmes par la notion d’égalité hommes/femmes. Trop peu de femmes sont mises en avant dans l’écosystème start-up qui reste encore largement masculin.
Ce tour a été financé par notre campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule où nous avons récolté 7000 euros.

WMup : Est-ce que vous vous décrivez comme féministes, est-ce que vous vous reconnaissez dans le féminisme et dans cette nouvelle vague qui est en train de créer ?

ET : Oui nous nous décrivons comme féministe dans le sens où nous allons dans le sens d’une égalité hommes/femmes. A ne pas confondre avec des mouvements plus extrêmes bien trop souvent connotés avec le féminisme. Il est primordial d’inclure les hommes dans ce processus de transformation de la société.

WMup : Quelles sont les personnes qui vous inspirent ?

ET : Un livre, We Should All Be Feminists de Chimamanda Ngozi Adichie adapté du Tedx Talk du même nom

Une photographe, Stephanie Sinclair, qui a crée la fondation Too Young To Wed une campagne contre le mariage des jeunes filles

Un SenseTour, Sarah Zouak, fondatrice de Lallab, qui est partie dans le cadre du Women SenseTour in Muslim Countries, 1er projet que nous avons découvert et qui nous a inspiré

WMup : L’entrepreneuriat des femmes progresse, lentement, mais il progresse. Et en même temps, on assiste à une stagnation voire un retour en arrière des droits des femmes dans certains pays. Qu’avez-vous pu constater sur le terrain ?

ET : Nous avons plutôt eu une vision positive car nous avons rencontré des femmes avec une grande détermination à faire bouger les lignes. Elles étaient toutes optimistes mais aussi lucides sur la situation de leur pays. Par exemple en Inde et au Mexique, la violence envers les femmes persiste et les améliorations sont malheureusement peu visibles. A côté de ça, elles ont su nous montrer qu’il y a de plus en plus d’initiatives et de prise de conscience de la société sur ces sujets.

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WMup : Une devise ?

ET : There is still hope.

WMup : Quelle est votre plus grande fierté ? Quelle expérience considérez-vous comme la plus impactante aujourd’hui ?

ET : Le fait d’avoir monté un projet en étant novices dans le domaine, d’avoir eu des soutiens, des partenaires qui nous ont suivi et d’avoir réussi à réaliser ce voyage, projet, jusqu’au bout.

WMup : Il y a un sujet qu’on aborde beaucoup quand il s’agit des jeunes générations c’est le fait de chercher du sens dans son travail mais aussi une certaine forme d’équilibre. Vous qui avez pris des risques, comment le vivez-vous aujourd’hui ?

ET :  La recherche de sens définit notre projet mais nous touche aussi chacune individuellement. Nous le vivons plutôt très bien puisque ce projet nous a permis de nous épanouir et d’avoir une vision que nous n’aurions pas aujourd’hui en empruntant un parcours plus “classique”. L’engagement a pris une place encore plus importante dans nos vies. Nous préférons définitivement la vie en prenant des risques !

WMup : Quels sont vos futurs projets ?

ET : Nous sommes chacune sur des pistes différentes mais en ce qui concerne l’association nous avons réalisé le teaser de notre futur documentaire. Nous sommes actuellement à la recherche du monteur qui nous aidera à réaliser ce documentaire.

WMup : Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’être Jeunes et Engagées ? Que diriez-vous aux personnes qui hésitent à sauter le pas de l’engagement ?

ET : Être engagé signifie s’impliquer à sa manière (projet, association, gestes de la vie quotidienne) dans une cause à impact positif qui nous tient à coeur. L’engagement est une belle manière d’agir de manière bienveillante et de prendre soin des autres et de son environnement. Souvent il ne coûte pas grand chose puisqu’il peut se retranscrire en un changement de mode de vie par exemple ou juste demander un peu de son temps. Il permet de trouver une ligne de conduite qui amène même à un certain épanouissement personnel. En effet, quand on fait germer cette graine dans son esprit on se sent souvent bien plus épanoui d’avoir un peu plus de sens dans sa vie. Il n’y a donc que de belles conséquences à plus s’engager à sa façon.

Céline est une jeune spécialiste des medias, bercée par l’innovation et l’univers du digital. Après plus de 5 ans passés à évoluer au sein du premier groupe media français, elle décide en 2017 de fonder Gender Busters, un cabinet de créativité pour accompagner les entreprises à franchir leur dernier kilomètre vers la mixité. Engagée au travers de WoMen’Up, elle s’investit pour faire voler en éclats les a priori sur les jeunes générations et la mixité. Poursuivant des études sur le Genre, elle souhaite proposer un féminisme démocratisé avec un regard neuf, jeune et décomplexé. Plus que jamais investie pour bousculer les stéréotypes, Céline est l’ambassadrice d’un renouveau féministe porté par WoMen’Up, aussi bien en entreprise que dans la société civile, afin de redéfinir les codes de notre monde.