EH : Qui es-tu / êtes-vous ?
BG : Je suis Béatrice, co-fondatrice de Kokoroe !
EH : D’où viens-tu et où en es-tu actuellement ?
BG : J’ai grandi à Paris, j’ai fait mes études à Sciences Po Toulouse avant de faire un master Banque Finance à Dauphine. J’ai débuté au sein de BNP Paribas en tant qu’analyste financière, où j’ai passé mes 7 premières années de vie professionnelle avant de me lancer à 30 ans dans l’entrepreneuriat et créer Kokoroe !
EH : Comment te considères-tu en 3 mots ?
BG : Question difficile ! En 3 mots alors : passionnée, aventurière, ..et créative !
EH : Quel serait un jour “normal” dans ta vie ?
BG : Kokoroe rythme mon quotidien ! Réveil à 7h, première dose de caféine pour démarrer la journée, je lis mes mails et traite les premières urgences. Arrivée à la startup à 8H30 et débrief des priorités avec mes deux associées, les sœurs jumelles, Raph & Elise, autour d’un 2ème shoot de café ! J’enchaine avec un daily meeting avec l’équipe et sur les projets du jour : refonte d’une landing page, optimisations SEO, campagne de communication, …les journées se suivent et ne se ressemblent pas ! A 20h, extinction des feux et break à la maison… où une soirée Netflix m’attend sûrement (amis du glamour, bonjour !)
EH : Quelle expérience considèrerais-tu comme la plus impactante dans ta carrière aujourd’hui ?
BG : Mon expérience en startup a radicalement changé ma façon de travailler : l’horizon de temps et les moyens sont différents des grands groupes au sein desquels j’ai débuté. Il faut sans cesse composer avec le quotidien, le rush, les demandes utilisateurs, les sollicitations… tout en conservant une vision et une ambition moyen/long terme ! La frugalité, la capacité d’exécution et la hiérarchisation sont clés !
EH : Que ferais-tu différemment maintenant que tu es plus au fait des certaines choses que dans le passé ?
BG : Intégrer dès ces débuts un accélérateur est un vrai plus. Plus tôt vous le faites dans votre stade de maturité, mieux c’est ! Nous avons été accélérées chez Microsoft Ventures et Paris Pionnières : leur ecosystème, leurs conseils et leurs expertises sont très précieux…. Si c’était à refaire, je le ferai encore plus tôt !
EH : Quel conseil partagerais-tu avec les jeunes ?
BG : Osez vous lancer ! Mais ne vous lancez pas seul.e : associez-vous avec les bonnes personnes. Kokoroe, c’est avant tout une histoire d’amitié : sans Raphaëlle et Elise, je n’aurai pas franchi le pas. La startup vous met à rude épreuve et vous avez besoin de co-fondateurs solides, motivés et bienveillants pour vous soutenir durant ces montagnes russes !
EH : Comment priorises-tu les choses/tâches dans ta vie quotidienne ?
BG : Depuis que nous travaillons en Agile, les choses sont beaucoup plus faciles. Chaque semaine, nous fixons les objectifs afin d’itérer rapidement et responsabiliser chaque membre de l’équipe. Je me force à parvenir au inbox zero au moins deux fois par semaine : mercredi et dimanche. Je me laisse le vendredi après-midi pour sortir la tête du rush opérationnel, prendre du temps de réflexion ou networker avec l’écosystème tech.
EH : Quelles sont tes facteurs clés de motivation ?
BG : La recherche de sens et le goût du challenge ! Je n’aime pas les longs fleuves tranquilles…
EH : De manière générale, es-tu satisfait(e) de ta performance personnelle et/ou professionnelle aujourd’hui ?
BG : Aujourd’hui, je suis heureuse de la dimension que prend Kokoroe et de son impact au quotidien. Tous les jours, nous aidons nos membres à découvrir de nouvelles compétences, à lever leurs barrières et à s’éveiller à de nouveaux domaines aussi atypiques soient-ils. C’est la plus belle récompense !
EH : D’après toi, quels sont les éléments clés pour finaliser des projets avec succès ? (d’un point de vue personnel et professionnel)
BG : En startup, il n’y a pas de recettes miracles, toutefois on retrouve souvent les mêmes ingrédients : une bonne capacité d’exécution, une écoute active des besoins des consommateurs, un alignement dans les objectifs des co-fondateurs… et puis, on ne va pas se mentir, il y a aussi d’autres facteurs moins maîtrisables : le timing, le market-fit…
EH : Penses-tu avoir un équilibre de vie entre l’aspect personnel et l’aspect professionnel ?
BG : Je l’ai construit progressivement. La startup est un marathon, il faut tenir le rythme et faire preuve d’endurance… au début, je n’avais pas de limites et j’étais une vraie workaholic. Aujourd’hui, je me suis fixée un cadre pour m’accorder des moments de déconnexion et du temps personnel : je vais une fois par mois à Carnac en Bretagne où je vais depuis que je suis née (et où la 4G ne passe pas toujours bien !), c’est l’occasion de faire une pause et de m’adonner à mes passions perso : je dévore les livres, je pars courir et j’écris des chroniques !
EH : Comment gères-tu ton environnement personnel au vu de ton succès professionnel ?
BG : J’ai de la chance d’avoir un entourage bienveillant, qui comprend mon rythme de vie et me soutient à 300% !
EH : Penses-tu que l’impact des femmes ait changé au cours des dernières années ?
BG : Clairement ! Les choses ont changé : des incubateurs comme Paris Pionnières accompagnent de nombreuses entrepreneuses. En parallèle, les médias donnent de plus en plus la parole aux startupeuses et font une couverture positive qui met en lumière des roles models inspirants… et il n’y a jamais eu autant de conférences et rencontres sur l’entrepreneuriat féminin (je reviens justement ce matin d’une rencontre avec Sheryl Sandberg, COO de Facebook)