Primé par le MIT dans la catégorie « Innovateur Solidaire de l’Année » (tout comme l’avaient été Marc Zuckerberg et Sergey Brin), Pierre-Emmanuel Grange est le promoteur de la « générosité embarquée » qu’il a défendue lors du dernier TEDxParis.
Il est le fondateur de microDON, dispositif simple permettant aux citoyens de faire des (très petits) dons à des associations en arrondissant leurs factures, leurs bulletins de paie ou leurs tickets de caisse par exemple.
Toujours avec générosité, Pierre-Emmanuel s’est prêté à notre jeu de questions-réponses…
– A quoi te destinais-tu avant de te lancer dans cette aventure entrepreneuriale ?
Avant de créer microDON, j’étais chef de projets dans les systèmes d’information bancaire.
– Comment est née cette idée de micro-dons ?
C’est au Mexique, en voyant que le montant de mes courses avait été arrondi au montant supérieur, que j’ai découvert cette idée brillante.
– Qu’est-ce qui t’a décidé à te lancer dans l’entrepreneuriat social ?
D’abord par mon éducation : ancien brancardier et fils de médecin, j’ai toujours été tourné vers les autres. Mes valeurs sont celles de ma génération : la solidarité, l’esprit collaboratif et l’innovation permettent de développer des systèmes cohérents, ayant un impact social évident.
Puis, ma lecture de 80 hommes pour changer le monde et mon goût d’entreprendre m’ont donné le déclic pour mettre en place ce système en France.
– Chez microDON, sur quels critères sélectionnez-vous les associations bénéficiaires ?
Ce sont les parties prenantes qui les choisissent en fonction de leurs politiques d’entreprise, de leurs valeurs, etc. Nous, on est là pour contaminer les entreprises, leur insuffler cet esprit de changement et développer des mécaniques de générosité innovantes .
Nos objectifs se mesurent par la visibilité croissante des associations et par l’augmentation des dons.
– A propos de changement, vois-tu une différence entre notre génération et celle de nos parents sur cette conception de l’entreprise plus solidaire ?
Bien sûr ! MicroDON en est d’ailleurs l’exemple : c’est un bébé de la Gen Y. Vouloir changer le monde, oublier les frontières, servir les intérêts de l’individu avant tout, c’est la générosité 2.0. Et elle n’existait pas à l’époque de nos parents.
– As-tu observé des différences notables entre les femmes et les hommes (GenY et GenX) dans leurs façons d’entreprendre ?
Il n’y a pas, selon moi, de différence : hommes, femmes, tous ont la capacité d’entreprendre. Ce qui compte c’est de croire en son projet, y mettre de la passion et faire preuve de persévérance.
– As-tu des conseils à donner aux jeunes femmes qui veulent monter leur boîte ?
… ou aux jeunes hommes ! Ne pas entreprendre seul et suivre les 3 règles d’or de l’entrepreneuriat : démarcher, démarcher, démarcher !