Chloé Traisnel est l’une de ces femmes que l’on ne peut s’empêcher d’admirer. Diplômée de l’Ecole Polytechnique Féminine, l’une des premières Grandes Ecoles en France à former des femmes aux métiers d’ingénieurs, elle est aujourd’hui copilote de ligne sur moyens courriers chez Air France, et s’apprête à devenir pilote. Enthousiaste et épanouie, elle nous livre ici un témoignage passionnant.
Chloé, c’est difficile d’être une femme pilote ?
– Non ! C’est un métier vraiment très accessible, qui n’est pas assez connu. Moi j’avais le goût des sciences, et mon rêve était de devenir pilote de chasse.
Comment se passe le management des équipes au féminin ?
– Tout naturellement : montrer du respect et de l’attention à son équipage, rester sérieuse et soignée dans mon job me permet d’être reconnue et appréciée. C’est d’ailleurs plutôt féminin ça ! Il est important d’établir des bonnes relations hommes-femmes ou pilote-steward dès le début, car on passe souvent plusieurs jours ensemble. Les femmes sont très bien acceptées dans le milieu.
Faut-il être ambitieux pour évoluer professionnellement ?
– Air France a un programme d’évolution précis, qui permet à chaque pilote de monter en grade au bout du nombre d’heures de vol requis effectué. Ensuite, qu’est-ce que l’ambition ? J’exerce un métier que j’adore et que j’ai toujours voulu faire. J’ai plutôt l’aspiration de mettre à profit mon diplôme d’ingénieur pour devenir consultante interne chez Air France par exemple.
As-tu connu des femmes modèles qui t’ont inspirée ?
– Pendant mes études, pas du tout. Au contraire, les femmes de mon entourage ne m’ont pas encouragée dans cette voie. J’avais plutôt des exemples masculins comme mon père et mon grand-père, eux-mêmes pilotes. Aujourd’hui, j’admire particulièrement les quelques femmes de la génération précédente qui sont devenues commandant de bord alors que c’était encore très rare à l’époque.
Pour nous, tu es un vrai modèle de femme épanouie par son métier, comment arrives-tu à gérer le côté perso ?
– Déjà, mon planning est fixé deux à quatre semaines à l’avance, ce qui me permet de m’organiser facilement. Ensuite, nous pouvons choisir de rentrer chez nous tous les soirs, et nous avons plusieurs jours de repos entre nos vols – c’est idéal pour les mamans pilotes. Moi ça me laisse du temps pour l’équitation et l’aéroclub, mes deux autres passions !